C’est pourtant si simple

Jeudi 21 juin 2012 | Il se peut que je parle de :

ATTENTION: – Article long – résolument personnel – pas vraiment intéressant – certainement fouillis et mal écrit -

Il y a quelques jours, en me baladant sur un de mes blogs préférés (et que je suis depuis 5 ans au moins), je suis restée bouche-bée sur une des photos de la blogueuse en question. Deux-trois petites recherches plus tard, j’ai commencé à pousser des petits cris.. Cette blogueuse que j’adore pour son talent, sa bonne humeur, ses créations mais surtout pour l’aura qu’elle dégage (oui, cette créatrice que j’idolâtre depuis des années en bonne groupie que je suis), est mariée à un gars que je connais, avec qui j’ai partagé des cours au lycée, nous avons même des ami(e)s en commun. Et je n’avais jamais fait attention à lui  auparavant, sur les quelques photographies sur lesquelles il apparaît …

Même si je trouve cela un peu foufou, je ne vais pas dire que « le monde est petit » parce que vu le nombre de fois où j’ai déménagé de pays en 29 ans, il me semble normal d’avoir des connaissances réparties un peu partout sur cette planète ..

En fait, ce que je trouve dingue, c’est juste la découverte en elle-même. Forcément, en grande curieuse, mais sans devenir obsédée par cette affaire, j’ai regardé avec un peu plus d’attention leurs photos et ce couple est tellement amoureux et heureux que c’est juste beau à voir, et ça rend heureux rien que de le constater.

Et là, vous voulez savoir où je veux en venir – la chute approche, je vous le promets – !!

Avec cette récente découverte, j’ai eu le temps de me pencher sur ma petite personne et mon parcours durant ces 12 dernières années. Bien entendu, j’en ai profité pour faire un parallèle avec lui tout simplement parce que venons du même « monde social ».

Jusqu’à présent (et là, je suis vraiment super honnête avec vous), je ne suis pas très fière de mon parcours. Toutes ces dernières années, je n’ai fait que ressasser les petites phrases assassines de ma très chère famille ô combien dysfonctionnelle mais haut-placée sur l’échelle sociale, toutes ces remarques dîtes pour mon bien au nom de l’éducation au dépens de mes envies personnelles.

« Même pas foutue d’aller en ES, tu te retrouveras SDF »  » l’Art, ça ne mène nulle part si tu ne fais pas les Beaux-Arts »  » Même pas capable de profiter de tes bagages linguistiques, t’aurais au moins pu être traductrice »  » le tourisme, c’est pour les glandeurs » « l’hôtellerie, si t’es pas le boss, c’est minable. Autant faire directement un CAP. » « De toutes façons, t’auras jamais ton bac, t’aimes rien. » « Mais t’as intérêt à l’avoir sinon tu seras à la rue … ». 

Je suis donc arrivée en LLCE Espagnol dans l’optique de devenir Interprète. Sauf que j’ai arrêté en cours de route et entravé l’espoir de ma famille qu’un jour je finirai par devenir quelqu’un avec un boulot respectable, qui vende du rêve mais surtout pas sur la liste des sujets honteux à ne pas aborder en société. BIM BAM BOUM. Here I am.

Je ne suis pas encore l’heureuse propriétaire maman d’un être nouveau sur cette planète et ce n’est pas encore au programme.

Je sais que les parents font ce qu’ils peuvent et qu’ils essaient de faire au mieux. Que le mode d’emploi du parent parfait ou assimilé n’existe pas. Mais je pense juste que certains ont vite fait d’oublier l’essentiel: prôner le bonheur avant tout. Peu importe le chemin que l’on a envie de prendre. Parce que finalement, ce qu’il y a de plus important dans la vie: c’est la joie de vivre et le bien-être. Encourager sa progéniture quoiqu’il arrive, respecter ses choix et la soutenir dans les bons moments comme dans les mauvais. ET croire en elle. 

A quoi bon avoir un parcours bien formaté, avoir chauffé les bancs des écoles ou des facs si c’est pour finir aigri(e) toute sa vie parce qu’on aura subi les ambitions familiales au nom d’un investissement utile ? Je vous le demande.

Pour ma part, non, je n’ai pas de supers diplômes à la hauteur pour ma famille. Je suis même le petit vilain canard et je porte formellement sur mon front l’étiquette de l’exemple à ne surtout pas suivre.

Alors la question est: suis-je plus ou moins heureuse que mon frère, ma soeur, mes cousines parce que je n’ai pas voulu suivre la tendance ? Ce qui me rend malheureuse est d’être comparée -toujours et encore et puis rajoutons ma très chère belle-famille sur le tapis- et de ressentir ce manque d’estime de soi parce que je suis forcément moins bankable qu’eux.

Par contre, je suis heureuse de ce que je fais, tout simplement parce que je fais ce qui me plaît au plus haut point. Créer. Même si c’est trop bohème, trop moi et pas assez eux.

Quand j’étais petite, mon rêve, c’était d’être metteur en scène. C’était pourtant simple: il suffisait de demander.

** la photo, c’est ma soeur et moi en train de faire les imbéciles aux Galeries-Lafayette de Perpignan far far longtemps .. Elle va me tuer pour l’avoir publiée !! **

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17 notes et observations

  • Bao bab dit :

    Après la lecture de ce joli billet, je ne peux m’empêcher de penser à la citation de John Lennon : « Quand j’étais petit, ma mère m’a dit que le bonheur était la clé de la vie. à l’école, quand on m’a demandé d’écrire ce que je vouslais être plus tard, j’ai répondu « heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, je leur ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. ».
    Soyons heureux, ne nous oublions pas…

  • Suzanne Helen dit :

    Ah lala, la fameuse question du « prestige ».

    Je n’ai pas eu trop de souci de ce côté là avec ma famille car mon père a un CAP, ma mère le Bac, bref, pas de « grandes » études à la maison.

    En revanche, c’est du côté des profs que j’en ai vues de belles… J’étais une élève plutôt brillante. Quand j’ai choisi de faire un bac L et pas S, ma prof de maths a pété un câble, parce que selon elle, seuls les « déchets » allaient en L, ceux qui ne pouvaient prétendre à passer en S ou en ES.
    Rebelotte en terminale quand je choisis de m’inscrire en fac. Ma prof d’allemand a missionné un pote à elle prof en hypokâgne pour me harceler tout l’été afin que j’aille en prépa au lieu de gâcher mon avenir en faisant une fac.
    J’en ai entendu de belles, du genre que je faisais un complexe parce que mes parents étaient peu diplômés, etc…
    Alors que j’avais juste envie de faire une fac, et pas de devenir une bête à concours…

    Depuis, je n’ai toujours pas trouvé ma voie, je me cherche, parce que j’évolue, mais je tiens à faire avant tout des choses qui me plaisent, et peu importe que j’aie les capacités de devenir maître de conf ou autre, je ne cours pas après le prestige, mais après le bonheur. C’est incompréhensible pour plein de monde !

  • aurelie dit :

    Je trouve que tu as du talent et que ça se voit… Après l’éternelle question du « est ce ça paye? » vient toujours tout gâcher! Je trouve ça chouette que tu te fasses plaisir. Tu peux toujours lire « techniques de visualisations créatrices » si tu veux que ça te rapporte des sous! ;o)
    Courage! ne pas être un mouton parmi les moutons qui se suivent, se ressemblent et n’ont pas de personnalité, c’est parfois dur…

  • Ulije dit :

    J’ai fait S parce que c’est la voie royale et que je suis à l’aise dans les sciences dures pourtant je préférais la philo au maths.
    Après mon bac, j’ai voulu allé à la fac (parce que la prepa m’horrifiait et qu’au moins j’aurai du temps pour lire) mes parents ont accepté à condition que je choisisse une voie scientifique.
    J’ai pris physique-chimie résultat en troisième année je pleurais tous les soirs et je me sentais une moins que rien… aujourd’hui je fini des études d’ingénieur et j’ai retiré un poids de mon estomac. Tu vas te dire que pourtant je n’ai pas fais ce que je voulais mais en fait je suis sortie du carcan universitaire qui m’a brisé et que mes études sont plus humaines (oui c’est un comble c’est à cause de ce côté inhumain que j’avais peur de la prepa)
    Bref il ne faut pas se laisser influencer par qui que ce soit et tu as bien raison de faire ce que tu souhaites (et soyons clair d’avoir la chance de pouvoir le faire) et nous bien de la chance d’en profiter.
    j’espère juste que quand j’aurai des enfants je n’essaierai pas de les influencer comme nos parents avec nous!

  • Uty dit :

    <3 <3

    Oui, il suffisait de demander.
    Avec mes parents, j'ai eu le problème du choc culturel. Il ne comprenait pas ce que j'aimais, c'était des concepts étrangers pour eux. En plus de cela, ils ont une logique de clan ou si je ne viens pas d'une famille d'artiste, je ne pourrais jamais être artiste. Mais cela marche avec tout : si je ne viens pas d'une famille de comptable, je ne pourrais pas être comptables.
    C'est juste comme ça, c'est aussi vrai pour eux que le ciel est bleu et que l'herbe est verte. Un fait, une vérité générale.

    Alors j'ai toujours gardé au fond de moi ce que je voulais vraiment, parce que je savais que cela leur ferait de la peine. Ils ont sans cesse comparé mon parcours à celui des autres : mes frères et soeurs, mes cousines et cousins, les enfants de leurs amis… Il fallait que je fasse quelque chose qui leur parle, quelque chose de palpable.

    Donc ce que je faisais, ils n'ont jamais compris et d'ailleurs ils ne savent toujours pas ce que je fais. Je ne peux pas leur dire que j'ai gagné un trophée décerné par la mairie de Paris, je ne peux pas leur dire qu'on m'a proposé d'être publié (haha t'es la première à qui je le dis), ils le savent pas non plus que j'ai fait sans doute un parcours modèle pour une personne de mon âge… juste parce qu'ils ne comprennent pas et que cela ne fait pas partie de leur monde.

    Au final, ils n'ont jamais été d'accord avec ce que je faisais mais ils n'ont jamais rien su me proposer non plus.
    "La voisine elle chante bien elle pourrait s'inscrire au conservatoire, toi on ne sait même pas ce que tu aimes, tu feras rien".
    "Tu pourrais au moins faire comme *******, on pourra enfin être fier de toi"

    Je ne sais pas si c'est de l'hypocrisie de leur part aussi, cette tendance à se vanter de moi sur le peu qu'ils comprennent, en déformant les faits. J'ai travaillé comme éditorialiste dans une chaîne de télé, ils racontent au monde que je présente le JT.

    Et parfois je suis si jalouse de ces gens qui ont eu des parents compréhensif ou qui ont simplement demandé à leur enfant ce qu'ils aiment et ce qu'ils aimeraient faire. Jalouse de cet épanouissement apporté par le simple soutien des proches.

    Bref, c'est toujours bien plus complexe qu'un simple billet ou un commentaire.
    Tout cela pour dire, que je me sens moins seule. Et que je te remercie pour cette confession, car elle m'a aussi permise de mettre des mots sur quelques uns de mes sentiments.

  • Xel0u le l0up dit :

    J’ai eu la chance d’avoir une mère comme ça, pas prise de tête, rires tout le temps. Elle était très « cool » et l’est toujours d’ailleurs… Et quand je raconte mon enfance, les gens me rétorquent qu’ils ne feraient jamais ça avec leurs enfants genre « ça donne des mauvaises personnes »… Je ne pense pas l’être et je pense effectivement qu’une des plus belles choses que ma mère ai pu me donner, c’est cette éducation.

  • Je me retrouve pas mal dans ton article et je voulais juste te dire que je te comprenais et te soutenais à 100%!!! Bravo d’avoir su te rebeller, ton bonheur était en jeu ;o)

  • Stephanie dit :

    Alors la c est ma vie une mère qui décide de ma vie jusqu à il n y’a pa longtemps, ou à 30ans j en ai u assez: étant mère à mon tour j ai voulu protéger ma famille. Tout ca pour te dire qu en tant que maman de 4 enfants je me bats pour leur bonheur , ma plus grande fierté et réussite serait que à l âge adulte ils me disent merci de les avoir rendus heureux et des adultes bien dans leur pompes! Ça ça serait le top! Merci pour ce partage de vie et saches que moi je rouve que tu as beaucoup de talents à ton arc!! Bravo et belle réussite de bonheur!!

  • flou dit :

    haaa mais attends on s’en fouuuus!!! moi j’ai grandit avec une soeur oposée à moi: carrée, sérieuse, appliquée, devenue inspectrice des impots ah ah ah pour la plus grande fierté de mes parents… et moi la fo-folle, la free-lance en tout et n’importe quoi, je suis un peu la honte de la famille, professionnelement parlant, tout simplement parce qu’ils n’arrivent pas à répondre quand on leur demande « et votre 2e fille, elle fait quoi? »
    et bien tu sais quoi, je m’en fous! j’ai appris à m’en moquer de ce qu’ils ne s’intéressent pas à mes projets, faute de les trouver rentables ou d’avenir…
    l’important, c’est que tu sois heureuse, et d’une certaine manière, ils le savent bien aussi, c’est juste que c’est toujours plus facile de ressasser les memes idées éculées que de chercher à comprendre… bises

  • Anne dit :

    « Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai. »

    Boris Vian

    Je n’ai pas arrêté de penser à cette phrase en lisant ton texte!

  • mamanblog dit :

    Ah non mais je me reconnais dans ce que tu écris… Moi je me suis trouvée que très tard et même maintenant je ne sais pas vraiment où je vais.
    Je ferais tout pour ne pas juger les choix des mes enfants j’en ai aussi beaucoup souffert.
    La vie est trop courte…

  • Mnêmosunê dit :

    Tiens c’est marrant les points communs qu’on peut avoir dans nos différences (gné ?).
    Dans ma famille, je suis le petit canard, mais « à l’envers »: j’ai fait des études (enfin, une prépa et une école de commerce quoi) (« c’est ton frère qui aurait du faire des études, toi tu seras femme au foyer ») (ah bon ?), d’ailleurs je ne travaille pas du tout dans le secteur de mes études, je ne suis ni mariée, ni propriétaire, ni en couple, ni avec des enfants (« mais enfin t’as 28 ans quand même, faut te trouver un mari maintenant ») (ah bon ??), j’ai voyagé, j’ai quitté le « nid » (mais lol quoi) familial tôt, j’en passe et des meilleures.
    Petite, je voulais « écrire des histoires et faire des dessins » (mais tu comprends, quand j’ai dit que je voulais faire un bac littéraire et une option art, ma mère s’est mise à pleurer et à hurler « mais qu’est-ce qu’on va faire d’elle ??? ») (du coup j’ai fait ES).
    Je n’ai pas perdu espoir, au contraire.

    Finalement, peut être que grandir, c’est s’affranchir des contraintes et des préjugés de nos aïeux ?
    Mais tu as raison, il suffisait de le demander. Bonne continuation dans tes beaux projets <3
    (très chouette article, pardon pour le pavé)

  • dcerisier dit :

    C’est un article très touchant, et j’imagine que ça n’a pas dû être facile de se livrer ainsi… J’ai eu beaucoup de chance, mes parents n’apprécient pas vraiment que j’aie fait Histoire de l’art, mais ils ne m’ont jamais forcée à quoi que ce soit. Maintenant, c’est plutôt moi qui me pose des questions sur ma vie actuelle, qui ne correspond pas tellement à ce que j’avais imaginé. Je me suis bloquée pour beaucoup de choses, et j’ai l’impression de passer à côté de beaucoup de choses… Mais bref, c’est très émouvant de lire ce genre de témoignages, tu as eu beaucoup de courage de le faire!

  • Marie dit :

    J’ai subit un peu le même genre de pression jusqu’au bac, j’ai choisi les arts plastiques puis le maquillage et les effets spéciaux malgré le regard interloqué de ma famille (et pourtant une famille dont plusieurs membres dont mon père ont fait les beaux arts, bref). Je ne sais pas encore trop ce que je veux faire du reste de ma vie et parfois je me demande si j’ai fait le bon choix, mais est ce que j’aurais été plus heureuse derière un bureau ? J’en doute. Quand je n’aurai plus peur de « grandir » j’imagine que ça ira tout seul :). En tout cas comme d’habitude tu sais trouver les mots et je suis complètement d’accord avec toi :) Des bisous!

  • heidi dit :

    Nous on rêve que Midinette soit artiste de cirque.
    Y en a pas dans nos familles, il est tant que ça change.
    :D

  • Floriane dit :

    Je reviens de trois semaines de vacances et je tombe sur ce merveilleux article.
    Personnellement, je constate que j’ai eu de la chance puisque ma mère m’a toujours soutenu dans mes choix et dans la vie en générale, dans les bons moments comme dans les mauvais.
    J’espère que je saurais être la même mère pour ma fille.
    De toutes les manières c’est la plus belle, elle ne pourra faire que des choses merveilleuses (bah quoi ?!?!?).
    As-tu finalement rencontré en « vrai » cette amie blogueuse ???
    En tout cas, c’est avec grand plaisir que je te retrouve pour ces petits moments de partage d’émotions sincères !

  • Dyonisa dit :

    Merci, tout simplement, pour cet élan de sincérité !
    Déçue une nouvelle fois par ma soeur( je ne m’y ferai jamais…) je cherchais de quoi faire sourire mon coeur.
    Ton texte a résonné, mon sommeil ne sera pas agité…
    Bonne nuit…

ATTENTION: - Article long - résolument personnel - pas vraiment intéressant - certainement fouillis et mal écrit - Il y a quelques jours, en me baladant sur un de mes blogs préférés (et que je suis depuis 5 ans au moins), je suis restée bouche-bée sur une des photos de la blogueuse en question. Deux-trois petites recherches plus tard, j'ai commencé à pousser des petits cris.